En Chine, des cimetières de vélos issus du free-floating

Les lecteurs de Filièresport ont peut-être déjà vu ces images surréalistes de gigantesques cimetières de vélo en Chine. Elles datent de l’été 2018 et ont été réalisées par un photographe Chinois dénommé Wu Guoyong. Wu a parcouru son pays muni de son drone pour montrer les dérives des services de free-floating développés à toute allure par des entreprises comme Ofo ou Mobike.
Le régime chinois a soutenu ces solutions à coût d’avantages fiscaux y voyant l’une de « ses quatre grandes nouvelles inventions » à côté des trains à grande vitesse, des paiements par téléphone portable et du commerce électronique.
En France, aux Etats-Unis et dans plusieurs pays occidentaux, la question de l’encadrement des services de free-floating est un casse-tête pour de nombreuses villes. Le travail de Wu Guoyong démontre - toute proportion gardée - la fragilité du modèle économique imaginé par ces entreprises dont la stratégie consiste à inonder rapidement des villes avec des vagues de vélos de premières mains aux couleurs séduisantes disponibles partout pour quelques euros.
Pour Olivier Mouchebœuf, animateur de la commission cycle et mobilité active de l’USC, « le modèle économique du « free floating » repose sur un volume de courses considérable pour compenser des marges extrêmement faibles. Ni l’entretien ni la fin de vie ne peuvent être supportés financièrement par les opérateurs, qui à l’évidence n’avaient pas mesuré l’ampleur du vandalisme. Seules les solutions de vélos en libre-service (VLS), contractées avec les collectivités locales, garantissent une vraie gestion des parcs ».
Le travail de Wu Guoyong intitulé « No place to place » a été récompensé dans le cadre des Awards remis par la marque suisse d’appareils photos ALPA.