Le tourisme sportif, véritable moteur d’une saison été record 2023

L’occasion de rappeler les tendances et chiffres d’une saison très satisfaisante pour le tourisme français, qui confirme le retour de sa clientèle internationale lointaine.

La France conserve sa place de première destination touristique internationale en 2023. « Avec près de 84 millions d’arrivées, nous sommes sur la trajectoire d’une nouvelle année record pour la filière tourisme cet été », pointe du doigt Hugo ALVAREZ, sous-directeur Observation, Prospective et Stratégie chez Atout France. Après un retour de la clientèle étrangère proche en 2022, c’est au tour de la clientèle lointaine de revenir en France, une bonne nouvelle pour le tourisme français qui enregistrait au milieu de l’été des recettes de 37 milliards d’euros juste pour ce segment de clientèle.

« Tous les territoires ne profitent pas équitablement de la période estivale, puisque 20 départements concentrent la majorité des nuitées françaises en été, avec 18 destinations littorales et 2 destinations montagne », indique Rodolphe BRENIER, responsable « enquêtes et veille » au sein d’ADN Tourisme.

Enfin, les chiffres diffèrent selon les profils de touristes. Pour l’hôtellerie de plein air, « l’atterrissage devrait se situer aux alentours de +2% en nombre de nuitées. En revanche, les français sont moins partis cet été, on est à -2% alors qu’il y a eu une explosion des européens à +17/18% selon les pays », explique Nicolas DAYOT, Président de la FNHPA (Fédération Nationale de l’Hôtellerie de plein-air).

Selon une récente étude de l’UNION Sport & Cycle, 50% des français choisissent leur destination en fonction des activités proposées.

Une affirmation également perçue par les intervenants. Jean-Louis RODRIGUES, Président d’Eurosima explique que « les activités de glisse sont flats par rapport à l’année dernière après une explosion de la pratique durant le COVID où le sport a été gagnant. Nous étions sur des +30/35% depuis 2019 sur le matériel et +5 à 7% sur le textile comparé au monde du textile qui est en baisse. »

L’industrie du surf est donc très attractive, tout comme sa pratique. Les écoles de surf du Pays-Basque, des Landes et du reste de la Nouvelle-Aquitaine font face à une demande très importante de cours.

Autre activité sportive en progression, la location de vélo « qui se développe énormément sur les stations touristiques » explique Manuel CARAMES, Dirigeant de MARCA GROUPE, « nous enregistrons une progression de +18% sur le littoral et +6% en montagne avec un public qui vient chercher la tendance de la mobilité douce et des pratiques outdoor en pleine nature ».

A la région Nouvelle-Aquitaine, Aurélie LOUBES, directrice générale de Nouvelle Aquitaine Tourisme, développe des séjours bas-carbone qui s’attèlent à proposer une dimension d’itinérance en réduction du parcours carboné, avec l’utilisation du vélo, de l’itinérance douce et du parcours sportif.

Au niveau départemental, Denis ULANGA (Directeur départemental du tourisme 64) évoque l’importance des évènements sportifs qui viennent booster l’économie locale. « Une course de vélo attire 500 sportifs et accompagnant. Il y a deux étapes dans notre département. Sur deux nuits, nous avons des retombées directes de 400 000 euros dans les communes qui sont concernées ».

Autre sujet évoqué lors du Summer débrief, l’équilibre à trouver entre logement permanent et logement touristique dans les stations touristiques.

Durant cette table ronde, Jean-Virgile CRANCE, Président de la Confédération des Acteurs du Tourisme, Julien GAUTHIER, Président de la Commission « Montagne » de l’UNION sport&cycle et Xavier ROSEREN, député de Haute-Savoie ont illustré la variété des situations à traiter avec les exemples de la commune de Saint-Malo, de Savoie-Mont-Blanc et de la montagne. Ils ont ensuite expliqué la nécessité de proposer des réponses locales et la mise à disposition d’une boite à outil en direction des élus locaux.

Parmi les mesures demandées par les professionnels pour aboutir à cet équilibre :

• Une déduction de la TVA sur les opérations de construction ou mise à disposition de logement pour le personnel saisonnier,
• Une mobilisation d’Action Logement pour que les saisonniers touristiques soient considérés comme un public prioritaire à loger,
• Un abaissement des charges liées à l’avantage en nature logement pour le personnel saisonnier,
• Une sécurisation de l’exonération de la taxe d’habitation sur les résidences secondaires pour les biens détenus destinés au logement des saisonniers.

Le secteur du tourisme se penche désormais sur la fin de l’année 2023 et 2024, avec notamment l’accueil des grands événements sportifs, – la coupe du monde de rugby, en cours et ses 600 000 visiteurs attendus et les jeux olympiques et Paralympiques de Paris 2024 et ses 16 millions de touristes attendus. Néanmoins, de nombreux défis restent à relever : concurrence des pays du Sud et d’Europe de l’Est, augmentation des prix, raccourcissement des vacances scolaires… alors que les intervenants attendent un chiffre d’affaires de 64 milliards d’euros pour 2023, le tourisme est indéniablement une place forte de l’économie française, et l’un des principaux contributeurs à la hausse de la balance commerciale française.

Crédits photo : Stéphane Robin