keyboard_arrow_up
>
Les actualités
>
01/03/2021  |  Union

KPMG : Comment surmonter la crise en conservant son attractivité ?

KPMG, expert de l'audit, du conseil et de l'expertise comptable auprès des entreprises, est partenaire de l'UNION sport & cycle. Mark Wyatt (Associé Head of Corporate Finance et Sports Advisory) et Augustin de Guibert (Senior Manager Restructuring) ont répondu aux questions de Filièresport et mettent en avant leur expertise dans le contexte actuel de crise sanitaire et économique. Ils soulignent la nécessité pour les entreprises de se réinventer pour mieux la traverser.

Quelle est votre vision sur la crise actuelle qui touche les acteurs du sport ? Comment analysez-vous cette crise à moyen terme ?

La crise sanitaire a souligné  le risque de déclassement économique de la France, l’impératif d’accélérer la transition digitale et environnementale et de repenser sa stratégie à court et moyen terme, en activant différents scenarios. Certes, l’Etat a tenté de mitiger l’affaiblissement de la croissance potentielle avec des aides économiques d'urgence ou le programme des investissements d’avenir, mais il revient désormais aux acteurs économiques de s’emparer de ces outils et d’inventer des nouvelles approches de développement. 

A court terme, les acteurs du sport vont évidemment souffrir de la baisse de consommation des Français, tendance qui devrait se confirmer en 2021. Le risque de faillite pour de nombreuses entreprises est réel et il s’agit de pouvoir trouver des solutions sur-mesure pour accompagner les acteurs au plus près de leurs besoins.

A moyen terme, si la crise ne touche pas les acteurs du sport uniformément, on peut néanmoins craindre une baisse des investissement à venir dans les secteurs les plus touchés tels que la montagne ou le fitness alors qu’ils expriment au contraire d’importants besoins en financement.

Enfin, cette crise a mis en exergue l’importance du travail d’acteurs comme l’USC pour peser dans les discussions auprès de Bercy notamment. Le sport reste, de manière injustifiée, moins considérée que la culture par exemple.


Mark Wyatt, Associé Head of Corporate Finance et Sports Advisory (KPMG)
Augustin de Guibert, Senior Manager Restructuring (KPMG)

Dans ce contexte inédit, comment rassurer et faire adhérer ses différents partenaires financiers ? Quel doit être le premier réflexe d'un chef d'entreprise face aux difficultés ?

Clairement, dans ce contexte très incertain lié à la crise sanitaire avec une visibilité réduite, un chef d’entreprise doit revenir à l’essentiel : il n’a pas le choix, pour maintenir son activité, son premier réflexe doit être de maintenir coute que coute sa trésorerie.

Cette crise met en lumière des problématiques de gestion de trésorerie, quelles sont les pistes de réflexion à garder en tête à court terme ?

Compte tenu des raisons exposées préalablement, il est fortement conseillé au chef d’entreprise de construire une prévision de trésorerie la plus précise possible (idéalement hebdomadaire) sur les 6 prochains mois. En effet, cela lui permettra d’appréhender et de se préparer à une éventuelle défaillance d’un client, à un Business Plan trop optimiste ou à un élément exceptionnel (ex : réparation de l’outil de production..). Il existe ensuite plusieurs moyen d’améliorer sa trésorerie, qui peuvent sembler évident mais qui ne sont pas forcément appliqués, à mettre en œuvre le plus rapidement possible  :

  • Sensibiliser les équipes de manière à faire respecter les délais d’encaissement auprès des clients, ne pas payer en avance certaines factures…
  • Appeler ses principaux fournisseurs de manières à négocier quelques jours de délais de paiement supplémentaires et négocier avec eux l’apurement d’éventuels arriérés de factures
  • Se faire accompagner pour mobiliser les aides gouvernementales qui ont été massives depuis le début de la crise auprès (i) des pouvoirs publics (fonds de solidarité, délais de paiement d'échéances sociales et/ou fiscales, remise d’impôt direct, chômage partiel) et (ii) des établissements financiers (rééchelonnement des crédits bancaires, demande de Prêt Garanti par l’Etat…)
  • Se faire accompagner dans la mise en en place de lignes court terme auprès d’une banque (autorisation de découvert, billet de trésorerie), d’une société d’affacturage (qui permet de financer le besoin en fond de roulement en transférant les créances à un tiers qui en assure le financement et le recouvrement) ou de tout organisme qui permettrait d’obtenir des ressources financières rapidement.

Quels sont les enjeux et les facteurs clefs de succès d’une reprise pour les acteurs Loisirs sportifs et Montagne ?

Comme évoqué, le spectre d’une saison blanche va évidemment avoir un impact majeur sur la trésorerie et la capacité d’investissement des acteurs de la montagne. Même si des aides massives sont prévues, les effets de la crise se feront ressentir sur plusieurs années. L’enjeu à court terme pour ces acteurs touchés de manière très différentes en fonction de leur place sur la chaîne de valeur va être de mettre l’accent sur l’amélioration des liquidités, la gestion des parties prenantes ( tiers, employés) et la restructuration de son entreprises. Il s’agit donc d’agir vite pour anticiper afin d’éviter les complications majeures, car les organisations résilientes sont mieux à même de résister aux chocs et donc de protéger la valeur actionnariale de l’entreprise.

Concrètement, 3 étapes doivent être poursuivies dans le cadre d’une mission de maintien de la valeur de la société

  1. Résister en sécurisant vos ressources financières, humaines, technologiques et  vos relations clients fournisseurs  c’est le plan d’urgence de gestion de crise
  2. Anticiper en gérant votre trésorerie le plus finement et en préparant vos collaborateurs, partenaires c’est le plan d’optimisation de gestion de crise
  3. Innover et réinventer son entreprise pour répondre aux nouvelles attentes de vos clients et en identifiant les opportunités c’est le plan  de transformation de retour d’experience

Enfin, plusieurs fonds notamment étrangers nous sollicitaient et nous sollicitent encore pour identifier des cibles françaises dans le secteur de la montagne, ce qui témoigne de la capacité des entreprises françaises à créer de la valeur mais également d’un potentiel sous exploité par exemple sur les questions digitales ou du développement international.

Sur le segment des loisirs sportifs, nous constatons que le manque de visibilité à moyen terme sur les conditions de reprise et de pratique reste un frein majeur à l’investissement de fonds notamment. Heureusement, le sport demeure un secteur résilient et d’avenir, d’autant que le crise a montré l’importance d’une activité physique régulière. L’ensemble des acteurs préparent déjà la sortie de crise et le retour « à la normale », les investisseurs également et ils seront particulièrement intéressés par celles qui auront su être pragmatiques pendant la crise, engager des investissement dans le digital (le retard français).


L'expertise et le rôle de KPMG

Leader de l’audit et du conseil, KPMG réunit 10 000 professionnels en France dédiés à la performance économique et financière des institutions et des entreprises de toute taille, dans tous les secteurs. Nous accompagnons les entreprises dans leurs stratégies de croissance et de transformations, notamment l’analyse de leur situation financière, ou la mise en place de solutions qui répondent aux problématiques de financement et de développement de nos clients.

Grâce à un maillage territorial resserré, ( 220 bureaux en France), nous avons une connaissance fine des enjeux actuels des PME françaises du sport. En outre, nous avons également développé une activité de banque d’affaires (#1er en France en nombre de transactions) qui répond également aux enjeux de nos clients sur leurs problématiques de financement et de croissance.


A voir également