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02/10/2019  |  Union

Et si la loi anti-gaspillage était une chance pour la filière sport ?

La table-ronde organisée pendant le colloque dédié aux défis de la transition écologique dans le sport a permis de balayer les différents chemins possibles pour s’approprier la future loi et répondre aux attentes des consommateurs.

Le projet de loi anti-gaspillage pour une économie circulaire ne se limite pas à sa disposition sur le recyclage des articles de sport et de loisirs en fin de vie. Les intervenants l’ont rappelé au public présent dans la salle, lors du colloque organisé par l'UNION sport & cycle, le 1er octobre, au Medef. 

Le projet de loi comporte un premier volet sur « l’information des consommateurs ». Les fabricants d’articles de sport devront désormais indiquer des « indices de recyclabilité » et de « réparabilité » pour qualifier la dimension durable de leurs produits. Le second volet phare de la loi interdit la destruction des invendus. Cette seconde disposition conduit à la troisième qui contraint les industriels à anticiper la fin de vie de leurs produits. Leurs produits peuvent suivre l’une des trois directions suivantes : le « réemploi » qui consiste à rallonger leur durée de vie, ce qui pose la question de leur réparabilité, la « réutilisation » qui vise à donner une seconde vie aux produits (par exemple une voile de bateau usagée qui sert à fabriquer des sacs de sport) ou enfin le recyclage qui soulève une foule de questions comme l’a montré la table ronde organisée lors de cette matinée.  

De l’économie sociale et solidaire à l’éco-conception

Pierre Gogin, le président de la commission Développement Durable de l'UNION sport & cycle, explique que « 65% des articles de sport sont déjà couverts par les filières existantes pour le textile, les chaussures et les produits électroniques notamment. » Restent tous les autres articles formidablement hétérogènes (skis, vélos, raquettes de tennis, palmes de natation, panneaux de basket, ballons, balles…) et souvent constitués de matériaux composites. Comment penser et organiser la collecte de ces produits qui sont utilisés sur des lieux de pratiques très variés - se pose ici la question du retour en magasin. Car, comme le rappelle Sylviane Oberlé, chargée de mission Prévention des pollutions pour l’Association des Maires de France, « la question n°1 pour une filière recyclage est celle de la logistique », qui se pense aussi en fonction des gisements.

Si des questions se font jour, des réponses émergent et des opportunités se dessinent. Ainsi, s’il impose aux fabricants d’organiser la fin de vie de leurs produits, le projet de loi les laisse libre des solutions. Guillaume de Bodard, le Président de la commission Développement Durable de la Confédération des Petites et Moyennes Entreprises (CPME), souligne que « la liberté de moyens doit être garantie aux entreprises dans l’organisation, soit d’un système individuel, soit d’un système collectif d’éco-organisme ».

Des perspectives existent aussi du côté des acteurs de l’économie sociale et solidaire pour le réemploi des produits. Thomas Ladreyt, le délégué général adjoint d’Emmaüs, qui collecte 260 000 tonnes de produits chaque année, estime que « le cycle offre des marges de réemploi très importantes avec le formidable développement de la pratique du vélo. » Emmaüs ouvre d’ailleurs des ateliers de réparation des vélos dans certains de ses sites en province.

Pour finir, Nicolas Garnier, le Délégué Général d’Amorce, une association de collectivités locales, d’opérateurs et d’entreprises pour la gestion des réseaux de chaleur, de l'énergie, et des déchets, qui a poussé à la création de la plupart des éco-organismes existants en France, ouvre une porte. « La création d’une filière recyclage pour les articles de sport va, certes, entraîner des contraintes et être peut-être douloureuse financièrement, mais elle va provoquer la création d’une nouvelle économie et pousser à l’éco-conception des produits. » 

 

 

[Un compte-rendu de la journée est à la disposition des adhérents de l'UNION sport & cycle]

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