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29/04/2020  |  Union

BPCE: "Près de 110 000 demandes reçues de prêts garantis par l'Etat"

Les groupes bancaires sont fortement mobilisés en cette période de crise du Covid-19. Jean-Yves Forel, Directeur général BPCE en charge de la banque de proximité en Europe et du projet des Jeux olympiques Paris 2024, a répondu à nos questions.

Notre économie, nos entreprises, traversent une crise sans précédent. Comment un grand groupe bancaire comme BPCE perçoit-il cette crise ?

Jean-Yves Forel : Nous vivons une crise sanitaire profonde et singulière aux impacts sociaux et économiques sévères. Elle a des conséquences sur l’offre comme sur la demande et touche l’ensemble du territoire national et plus globalement l’ensemble de l’économie mondiale. Dans ce contexte particulier, notre rôle est d’être aux côtés de tous nos clients, entreprises comme particuliers, afin de les aider.

Comment avez-vous accueilli la mise en place par l’Etat de prêts garantis ? Est-ce une vraie opportunité pour les entreprises ? Qui est concerné ? Avez-vous reçu beaucoup de demandes ?

Jean-Yves Forel : Nous avons accueilli favorablement la mise en place par l’Etat d’un dispositif de garantie à la conception duquel nous avons été étroitement associés. Il s’agit bien évidemment d’un dispositif indispensable pour aider les entreprises françaises à traverser cette crise. Le Prêt Garanti par l’Etat (PGE) est un prêt de trésorerie sans aucun remboursement de capital ni d'intérêt pendant un an. A l’issue de cette période, l’entreprise peut choisir un remboursement immédiat ou sur une durée de 1 à 5 ans. Quand on parle d’entreprise, on parle de toutes les formes d’entreprises, y compris les sociétés d’économies mixtes, les GIE, les entrepreneurs indépendants, les auto-entrepreneurs et les associations... J’attire votre attention sur les associations, qui jouent un grand rôle dans l’économie du sport, car il n’a pas été assez dit que les associations avaient accès au PGE.  A noter que l’Etat a publié une méthodologie pour que les associations puissent évaluer leurs recettes sur lesquelles se référer pour demander un PGE.

Comment avez-vous accompagné vos clients TPE-PME compte tenu des difficultés auxquelles elles sont confrontées ?

Jean-Yves Forel : En premier lieu, le rôle d’une banque, et donc du groupe BPCE, est de fluidifier, rendre possible les échanges marchands et les sécuriser. Dans ces circonstances de crise sanitaire, le groupe BPCE a souhaité être présent auprès de ses clients en leur garantissant la continuité de l’ensemble de ses services et la disponibilité de ses conseillers avec le souci permanent de la protection sanitaire de nos salariés comme de nos clients. Nous avons veillé à sécuriser les aspects de paiement pour les particuliers et les entreprises, une prouesse tant sur le plan technique qu’humain. Avant les mesures d’Etat d’aide aux entreprises, nous avons décidé de reporter de 6 mois sans frais les crédits bancaires (capital et intérêts) de nos clients. Nous l’avons fait de manière automatique. Cela a concerné 500.000 clients pour 5 milliards d’échéances. Jamais un processus d’une telle ampleur n’avait été mené par une banque.

Combien de dossiers avez-vous eu à traiter ? Conseillez-vous d’effectuer ces démarches au plus vite, ou bien d’attendre pour éviter l’effet de saturation des demandes ? Combien de dossiers avez-vous eu à traiter ? Conseillez-vous d’effectuer ces démarches au plus vite, ou bien d’attendre pour éviter l’effet de saturation des demandes ?

Jean-Yves Forel : Nous avons reçu près de 110 000 demandes de prêts garantis par l’Etat en date du 27 avril qui représente près de 20 milliards d’euros. Cette demande est donc très significative. Nous avons accepté de l’ordre de 98 % des dossiers reçus. Nous représentons 30 % de la demande de PGE quand notre part de marché dans le financement des entreprises est de l’ordre de 20 %, preuve de la grande mobilisation de nos équipes. Le dispositif PGE est ouvert jusqu’au 31 décembre 2020. Il doit permettre aux entreprises au sens large, comme expliqué plus haut, de continuer à vivre. C’est à l’entreprise de choisir le bon moment pour solliciter un PGE. Quand le besoin est là, les entreprises peuvent prendre contact avec nos collaborateurs. Les délais d’instructions sont généralement inférieurs à 7/8 jours. Une banque ne vit que par ses clients et c’est la fierté de tous nos collaborateurs de s’être mobilisé de cette façon remarquable dans cet environnement complexe.

Avez-vous mis en place des mesures spécifiques ?

Jean-Yves Forel : Nous avons mis en place différents dispositifs suivant les secteurs d’activités. Par exemple, nous avons aussi beaucoup développé le paiement sans contact très adapté à la situation. Autre exemple, nous avons été aux côtés des entreprises en station de montagne après leur fermeture. C’est tout l’importance des contacts entre chaque entreprise et son conseiller. On a mis tout en œuvre pour être aux côtés de nos clients.

Pourquoi l’univers du sport est un secteur qui intéresse particulièrement BPCE ?

Jean-Yves Forel :  Le groupe BPCE aime le sport depuis très longtemps. Elle est la première banque de l’économie du sport par l’addition de ses différentes positions au travers de son implication économique auprès des entreprises (TPE, PME, ETI, associations, GIE), des collectivités territoriales dans le financement de leurs infrastructures sportives accompagnées par l’ensemble des banques du groupe, Banque Populaire, Caisse d’épargne, Natixis, Crédit Coopération, Banque Palatine. De plus, nos banques régionales subventionnent ou sponsorisent plus de 4 500 associations ou clubs sportifs, participant ainsi activement à la vie locale et favorisant la pratique sportive de tous. Cette présence, nous l’avons renforcée par des partenariats auprès de grandes fédérations. La Caisse d’Epargne soutient la Fédération française de basket-ball (FFBB) et la Fédération française de handball (FFHB) et la Fédération française de ski (FFS). Avec Natixis, nous soutenons le club de rugby du Racing 92.  Engagé dans la voile et auprès de sa fédération, Banque Populaire est devenu récemment partenaire officiel de la Fédération française de surf. Nous sommes partenaires du CNOSF depuis 10 ans. Enfin, il y a 18 mois, nous sommes devenus partenaires du comité d’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024.

Quel est votre objectif poursuivi avec la publication récente de l’Observatoire du Sport ?

Jean-Yves Forel : Cet Observatoire a vocation à accroitre la visibilité de la filière du sport, encore difficile à appréhender de manière macro-économique. En effet, cette filière est très protéiforme avec de nombreuses structures d’entreprises qui agissent dans beaucoup de domaines.

Allez-vous maintenir votre engagement aux côtés des fédérations, des clubs, des athlètes, de Paris 2024 ?

Jean-Yves Forel : Nous sommes et resterons un partenaire historique du sport. Nous sommes engagés depuis de nombreuses années auprès des fédérations de la voile, du ski, du basket-ball et du handball avec lesquelles nous avons noué des partenariats solides. Bien entendu notre nouveau partenariat avec Paris 2024 et notre initiative de soutien à une centaine de jeunes athlètes français en route pour les jeux de 2024 sont maintenus et actifs. Il est primordial dans ces circonstances particulières que chacun essaie d’agir en responsabilité et concentre toutes ses énergies pour réussir l‘après crise.

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